LANJIA SAORA, KONDHA, BONDA, BAIGA, MARIA BISONHORNS, GABADA…
De tout temps, les ornements corporels ont représenté un moyen facile de distinguer des individus au sein d’un groupe et des groupes au sein d’une société. Le tatouage fait partie de l’identité d’une personne. Au sein de la tribu les tatouages donnent une indication sur l’âge, le statut marital, le pouvoir, la caste. La signification est souvent perdue, par manque d’intérêt des jeunes pour leurs traditions.
Quelle est la signification de ces termes «parures», «parades», qui ont la même racine latine : «se préparer» ? Serait-ce une manière de célébrer chaque instant de vie comme une fête ? Riches ou pauvres les femmes sont les gardiennes de la vie, leurs ornements sont vus comme des talismans de cette force.
La femme Lanjia Saora porte des colliers de perles de couleurs, des « andudaka »ou ornements de bois insérés dans le lobe de l’oreille destinés à recevoir le message divin, des petits anneaux dans l’aile du nez. Si on lui demande pourquoi elle porte ces parures, elle répond qu’elle est guidée par la déesse Mère.
Lanjia Saora est une tribu de l’Orissa.
Lanjia veut dire « queue », en correspondance avec la façon dont les hommes portent leur pagne. L’homme tient une hache, liée à leur occupation primitive de vivre de la chasse.
Le visage des femmes Desia Kondh est tatouée de lignes dont on nous dit qu’elles ont eu pour fonction de les enlaidir pour tempérer les assauts des colonisateurs britanniques. Sur le menton apparaissent des symboles solaires, sources de vie et d’énergie. Ces tatouages sont également reconnus comme des protections. Les «Kisedikas» (boucles d’oreille), sont réalisées avec d’anciennes pièces de monnaie britanniques. Cela donne une forme particulière au pavillon de l’oreille et probablement amplifie la capacité d’écoute.
Dans la tribu Baiga rien n’est fait au hasard ou de façon individualiste, tout est codifié. Il existe des dessins spécifiques pour chaque partie du corps qui sera tatouée quand l’âge requis est atteint. Le premier tatouage est fait avant l’âge de 8 ans; un V au centre du front et 3 points sur le visage.
On nous explique également que ce V représente l’âtre présent au cœur de chaque maison sur lequel est placé le pot pour cuire la nourriture . Ce pot est figuré par le point au centre du V.
Le tatouage : « C’est la seule chose qui subsiste après la mort », nous dit une femme Baiga. Ultime lien avec les valeurs sacrées de la tribu.
La femme Bonda a toujours le crâne rasé, sa poitrine est nue, recouverte de colliers de perles ou de coquillages et elle porte un petit tissu autour de la taille, le « ringa». Ceci est dû à un événement survenu dans les temps anciens à ce peuple et qui perdure dans cette tribu primitive.
Un jour, la Déesse Sita était de passage dans cette région…elle se baigna, nue, et fut surprise par des femmes bondas qui se moquèrent d’elle. Très fâchée, elle les condamna, elles et leur descendance à vivre dans cette tenue le reste de leurs jours.
Aujourd’hui, on ne rencontre ces femmes que sur les marchés, il est interdit d’accéder à leurs villages, suite à des safaris humains organisés par des agences de tourisme.
Les Gabadas du sud de l’Orissa portent de lourds colliers d’argent qu’elles recevaient jadis de leur famille à la puberté, signifiant par là qu’elles devenaient nubiles. Ils sont ôtés le jour de leur mort. D’impressionnantes boucles d’oreille et des anneaux de chevilles complètent leurs tenues.
Les Maria Bisonhorn vivent dans le Chattisgarh. Leur nom vient des cornes de taureau dont les hommes se coiffent lors des danses rituelles. Cette coiffure est le trésor de leur logis, précieusement conservé dans un panier de bambou. Elle est sortie à l’occasion de fêtes tribales.