Autour des voies et des places, Le village regroupe des maisons dont les murs sont constitués d’un treillage de bambou ou de bois recouvert de terre . Le toit est fait de tuiles ou d’herbes sauvages parfois de tôle ondulée. Ces maisons sont soigneusement entretenues. Souvent le sol est aseptisé avec un enduit contenant de la bouse de vaches, donnant un bel effet.
La plupart des tribus issues des forêts pratiquaient diverses formes de culture itinérante. Considérant que la terre appartient à celui qui l’entretient et la cultive ils défrichent un secteur de la forêt puis mettent le feu au bois sec et sèment les graines dans les cendres. Pour la cultiver durant 3 ans, cette parcelle est amandée par brulis de paille et élagages, puis peut être rendue à la friche et au reboisement. Aujourd’hui l’agriculture « moderne » oblige certaines tribus à utiliser la charrue au lieu de la hache et de la houe. Or selon leurs traditions, la terre mère ne peut être lacérée avec une charrue.
Des cinq éléments fondamentaux, le feu est le plus vénéré et toujours en bonne place au cœur de la maison. Pour œuvrer à la transformation des nourritures quotidiennes de même qu’à offrir avec simplicité une boisson à l’invité de passage, les femmes, maitresses de ce foyer hautement symbolique, emploient toujours des plaques de bouse séchée mêlée de paille et du bois sec pour en nourrir la flamme.
Chez les Lanjia Saora ces icones sont peintes pour plaire aux divinités et ancêtres afin qu’ils intercèdent pour les membres de la famille. C’est la « maison des esprits » qui témoigne des expériences des chamans dans l’au-delà.
La terre est leur mère, les animaux leurs frères et sœurs, les plantes et les pierres leurs parents, les ancêtres leurs conseillers.
Près des maisons, le totem représente l’ancêtre mythique, souvent un animal. Le culte aux ancêtres, qui sont supposés intervenir auprès des dieux pour solliciter leur assistance, consiste en des offrandes et des sacrifices qui ont lieu lors de rituels calendaires liés aux récoltes, garantes du bien être de la communauté.
Chamans lors d’un rituel d’intercession avec le divin.
Les rituels des communautés tribales ont lieu à des moments choisis dans l’année, déterminés par la position des astres et les temps forts des évènements perçus à travers la nature. Ces rituels sont animés par des chamans qui ont acquis depuis l’enfance une sensibilité particulière et ont en charge la relation directe avec les ancêtres au moyen de la transe.
Aux yeux de la communauté, grâce à leur médiation ils permettent la descente sur terre des énergies de la déesse de vie qui vont protéger les familles, les terres, les récoltes et les animaux durant l’année. Associés à ces évènements, le chant et les danses assurent la cohésion sociale et la transmission de l’identité culturelle. Les chants sont d’anciens contes traditionnels, mais aussi d’habiles improvisations à propos des préoccupations quotidiennes fonctionnant sur le mode de questions réponses.( comme le kan ha diskan?)
Il est dit que dans les villages les plus reculés des montagnes vivent les tribus les plus pures, peut être parce qu’elles sont plus près du ciel et que ceux qui sont descendus dans les plaines pour cultiver ou commercer ont commencé à trahir les fondements de la vie traditionnelle. On y découvre encore des peintures rupestres parfois âgées de 10000 ans que les tribus tentent de préserver.
Peintures rupestres dans l’Orissa.